Josée Scalabrini, partie 1

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Pour représenter l’humanité dans ce qu’elle a de plus beau, de plus valorisant, quoi de mieux que d’utiliser l’image d’un adulte en train de transmettre la connaissance à un enfant. Un enfant en train d’écouter, de comprendre, de s’épanouir. Un adulte en train de révéler avec dévotion ce qui fut et ce qui est. On a beau ne pas être familier avec les documentaires d’Eddy Malenfant où on peut voir Mushum (grand-père en langue Innu) enseigner la vie à Messenak, son petit-fils, il se peut qu’on ait en mémoire un ou une prof qui a su, lui, elle, nous entrer dans le ciboulot la trigonométrie, ou encore l’histoire du Québec, sinon la chimie organique, voire les vieux caprices de la langue française.
Avec le temps, ces maîtresses et maîtres d’école (comme on le disait) ont fini par se syndiquer, tannés de leurs petits salaires et de l’arbitraire souvent abusif des communautés religieuses ou des commissions scolaires. Advint donc, en 1946, la Corporation des instituteurs et institutrices catholiques du Québec (CIC) avec la légendaire Laure Gaudreault. En 1967, l’organisation changea de nom pour celui de Corporation des enseignants du Québec (CEQ) puis, sept ans plus tard, pour celui de Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ). Par contre, en 2000, la modification fut majeure. La CEQ vit son patronyme devenir Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Si le monde de l’enseignement n’y était plus en exclusivité, ses intervenants (professeurs, professionnels, employés de soutien), se retrouvaient en famille dans une grosse sous-structure, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE). De 2013 à 2024, ce fut Josée Scalabrini, une prof dont bien des jeunes doivent se souvenir encore aujourd’hui, qui en assuma la présidence. Et toute une présidence !
Férue de partage, d’entraide et de solidarité, des acquis appris dans son quotidien familial, la jeune femme étudie la pédagogie à l’Université Laval et se déniche un poste à Mont-Laurier. C’est là qu’elle rencontre le syndicalisme et qu’elle décide de s’y impliquer. Et pas à moitié! Autant elle est passionnée dans son métier d’enseignante, autant elle le devient au Syndicat du personnel de l'enseignement des Hautes-Rivières (SPEHR). En peu de temps, elle y devient une personne ressource incontournable, ce qui lui vaut d’en devenir la présidente en 2000, au moment même où Québec impose une réforme pédagogique sans bon sens. Évidemment, son statut régional amène Josée Scalabrini à venir militer au national, à la FSE, et, passion oblige, à y devenir présidente treize ans plus tard.
C’est dans une volubilité parfaitement efficace qu’elle raconte son parcours à l’intervieweur Patrice-Guy Martin, un récit feel-good qui démontre que tout n’est pas pourri, foutu, déconnecté! Qu’il y a de l’espoir! Que pour changer les choses, il suffit de vraiment y croire, de se donner un plan de match (incluant un Plan B et un Plan C), de foncer en gang, jamais seul, d’être créatif, très créatif, d’éviter la naïveté et de ne jamais ralentir. Ne l’a-t-elle point démontré lors des négociations du Front Commun de 2023? Josée Scalabrini, un personnage à connaître absolument!
Bon visionnement!
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Faire du syndicalisme autrement
Colloques
La présidence de la CSQ peut être ?
La mode des bulletins songés
Josée et Sylvie Lemieux, son attachée de presse - Photo : FSE
Josée et sa grande soeur Manon - Photo : Archives privées J. Scalabrini
La mère de Josée, Lucie Marion Scalabrini - Photo : Archives privées J. Scalabrini
Josée avec ses tantes : Céline (sa marraine) et Hélène (une enseignante syndicaliste) - Photo : archives privées J. Scalabrini
Jean-René Scalabrini, Josée et Lucie Marion-Scalabrini - Photo : Archives privées J. Scalabrini
(Texte de narration dans la vidéo)
Ceux qui l’ont pratiqué savent que l’enseignement peut devenir une passion. Encore faut-il que les conditions d’exercice soient favorables: pas trop d’élèves problématiques, classe juste assez peuplée, école relativement bien nantie, personnel d'encadrement et de soutien absolument pas résigné. Mais si cela est possible, le contraire l’est tout autant. D’où l’importance d’avoir une Josée Scalabrini bien active dans les instances pédagogiques et syndicales.
On parle ici d’une femme de passion élevée dans l’implication sociale. Fille, petite-fille et arrière-petite-fille de « maîtresses d’école », comme on le disait à l’époque, Josée se déniche un poste à Mont-Laurier alors que l’accès à la profession est de plus en plus difficile. De fil en aiguille, elle s’y implique à fond, ce qui explique pourquoi elle devient tout naturellement présidente de son syndicat d’enseignants au tournant de l’an 2000.
Cette responsabilité lui permet de côtoyer le bercail professoral de la CSQ, soit la Fédération des syndicats de l’enseignement, dont elle devient VP en 2008 et présidente en 2013. Affichant un bilan plus qu’enviable, Josée Scalabrini quitte ses fonctions après le Front Commun de 2023.
En voulant faire du syndicalisme « autrement », elle a réussi à valoriser sa profession, à remettre au goût du jour la vie pédagogique et à diffuser une image positive d'un réseau scolaire sérieusement empêtré dans le fatras ministériel. Sa prochaine étape? Nul ne le sait. Mais elle se considère de plus en plus comme étant en réserve de la république… À suivre!